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[AFP Paris 22/03/07 18:55]La vigilance reste de mise dans la surveillance du VIH/sida en France, malgré la "baisse spectaculaire" des cas de sida et des décès grâce à l'introduction de puissants traitements antirétroviraux à partir de 1996, a indiqué jeudi l'Institut de veille sanitaire, à la veille du Sidaction.
Le nombre annuel de décès liés au sida est tombé de 3.000 en 1996 à 400 en 2005, selon ce bilan de "10 ans de surveillance 1996-2005" du VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles (IST) en France. Dans le même temps, le nombre annuel de nouveaux cas de sida passait de 4.000 à 1.200.
Moins meurtrière, entraînant moins de cas de sida avéré, l'infection par le VIH (virus de l'immunodéficience humaine) continue néanmoins de se propager: depuis 2003, de 6.000 à 7.000 personnes vivant en France découvrent chaque année leur séropositivité.
"Nous ne pouvons pas nous satisfaire des 6.000 à 7.000 nouveaux diagnostics chaque année", a relevé le directeur général de l'InVS Gilles Brücker, en présentant devant la presse le bilan de dix années de lutte contre le VIH/sida.
Le retour depuis les années 2000 des pratiques à risques chez les homosexuels, avec une hausse du nombre de diagnostics de séropositivité au VIH (environ 1.500 par an sur la période 2003-2005) et des infections sexuellement transmissibles est une des récentes "évolutions majeures", selon l'InVS qui s'en inquiète.
Pourtant, de 1996 à 2000, le nombre de cas de sida avait été divisé par trois chez les homosexuels.
Pour mieux comprendre les raisons ayant conduit à une recrue des prises de risques et savoir y répondre, l'InVS entend faire appel aux sciences sociales, selon le Pr Brücker.
Mettant en garde contre toute stigmatisation, il relève que "c'est la maîtrise des comportements qui doit permettre la maîtrise de l'épidémie".
Ainsi, en entraînant l'adhésion des usagers de drogue, les politiques de réduction des risques (échange de seringue, traitement de substitution) ont porté leurs fruits: en 2005, ils ne représentaient plus que 9% des nouveaux diagnostics de sida contre 24% en 1996. Parmi les usagers de drogue de moins de 30 ans, le taux de séropositifs est devenu quasi nul (0,3%), relève le rapport.
"Les résultats sont là: la santé publique a gagné contre le tout répressif", a déclaré le Pr Brücker.
Autres évolutions majeures: la "féminisation lente" de l'infection et l'augmentation de nombre de personnes d'Afrique subsaharienne séropositives ou malades du sida.
Les femmes représentaient 33% des cas de sida en 2005 contre 21% en 1996. Depuis 2003, 40% des personnes qui découvrent chaque année leur séropositivité sont des femmes, souvent des Africaines.
La proportion d'hommes et femmes d'Afrique subsaharienne parmi les cas de sida est passée en France de 7% en 1996 à 24% en 2005. Les Africains représentent 32% des découvertes de séropositivité entre 2003 et 2005.
Mais "il ne faut pas en conclure que les personnes africaines se sont toutes contaminées dans leur pays d'origine", souligne le rapport. Près d'un Africain porteur du VIH sur quatre est infecté par un virus de sous-type B, "historiquement prédominant en Europe de l'Ouest et quasiment absent sur le continent africain".
Insistant sur la nécessaire "solidarité avec les pays du Sud" pour vaincre le sida, le Pr Brücker a également souligné qu'il fallait lutter contre les inégalités de santé liées à la précarité.
En France, la Guyane, la Guadeloupe, la Martinique et l'Ile-de-France sont les zones les plus touchées.